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  • : Le royalisme providentialisme a beau tenir une place importante dans ma vie, il ne m'empêche pas de m'interesser à l'histoire connue - et celle plus cachée- de mon pays. L'humour a aussi sa place dans les pages mise en ligne.
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20 novembre 2010 6 20 /11 /novembre /2010 10:45

  La révolution actuelle, qui détruit tout sous nos yeux, la révolution nihiliste n’est pas primordialement une révolution politique, contrairement aux révolutions française ou bolchevique.

      Elle ne vise pas à culbuter une hiérarchie (monarques, aristocrates, officiers ou d’entreprises, etc.), ni à éradiquer une classe sociale. Allant même au-delà de la révolution culturelle lancée par l’Ecole de Francfort dans les années 1920, elle ne se contente pas de s’attaquer insidieusement aux fondements moraux de la société dite «capitaliste». La révolution actuelle s’attaque à tous les fondements de notre identité, visant à une indifférenciation complète, spirituelle, morale et sociale de la société. C’est pour cela qu’elle mérite d’être appelée révolution nihiliste.   Un environnement  technique propice à ces menées  révolutionnaires  Elle est favorisée par des facteurs environnementaux d’ordre technique d’importance primordiale et concourant grandement à caractériser la modernité. Il en est ainsi de ce phénomène capital qu’est le décloisonnement du monde, jouant à la fois sur les déplacements de population rendus très fluides par le développement explosif des moyens de communication. Et en même temps, joue la révolution informatique, dont les conséquences profondes ont été encore à peine envisagées.

      Les révolutionnaires ne sont pour rien dans ces progrès techniques, mais ils en tirent profit. Ce décloisonnement, cette mixité de fait sont facteurs de relativisme et la coexistence de tout avec tout contribue à annihiler les valeurs sacrées – et par conséquent jusqu’alors intangibles. Elle contribue à mettre à mal les principes et les paradigmes de toute société jusqu’alors bien enracinée. Un productivisme sans limite, également induit par les progrès de la technique, contribue pour beaucoup à l’extension d’un matérialisme également ravageur à l’égard de tout sacré, et, par conséquent, à l’égard de toute protection immunitaire de ces mêmes principes et paradigmes.

     La prégnance des médias sur les esprits et les mentalités est un autre trait du XXe siècle dont les artisans de la révolution ont tiré un immense parti.  

 

   Originale, la révolution nihiliste l’est  également dans ses mécanismes. J’en donne ci-dessous un schéma simplifié où quatre acteurs aux assauts enchaînés fonctionnent comme un moteur à quatre temps.  

 

 L’initiative:  les associations et  groupuscules activistes  L’allumage en quelque sorte du moteur, c’est-à-dire l’initiative de mettre à mal tel ou tel élément de notre identité, revient à des groupuscules, associations, partis gauchistes, lobbies, sociétés de pensée, plus ou moins focalisés sur tel ou tel secteur de notre personnalité sociale. Ils sont là, toujours vigilants, prêts à l’action comme des vibrions maléfiques. Ces groupes activistes qui sont légion, présentent une grande diversité de statut et d’organisation. Tout est représenté depuis de simples sociétés de pensée dont l’ancêtre est la franc-maçonnerie, jusqu’à des associations spécialisées dans la chasse à l’homme judiciaire, et, enfin, jusqu’à des groupuscules susceptibles de jeter des masses populaires  dans des manifestations violentes, voire sanguinaires, n’hésitant pas à s’en prendre aux forces de l’ordre, dans une guérilla typiquement révolutionnaire. Le recroquevillement individualiste étant le lot de la majorité des Français, ces actions auraient pu laisser de marbre tous ceux qui n’étaient pas directement concernés, affectés ou malmenés dans leur personne ou leurs biens. L’opération révolutionnaire aurait donc pu faire

long feu.

 

   Mais le relais était prêt, c’était le deuxième temps du moteur.

Les médias,  dont la télévision  Au fur et à mesure, en effet, les médias, eux-mêmes à peu près totalement acquis à l’idéologie des activistes, donnent à «l’événement » choisi comme étincelle une diffusion nationale  – sinon internationale.Ces médias qui entrent dans le jeu sont aussi bien classiques – journaux, périodiques – que nouveaux – Internet–, auxquels s’ajoutent les livres, le cinéma, l’enseignement.  Mais la reine est la télévision. Car l’image est toute-puissante. Par des scènes filmées pouvant être d’un réalisme poignant, la télévision ramasse un «problème» de société sur un cas individuel. Elle fausse littéralement ce «problème» par une scène saisie sur le vif, occultant les racines de la situation dénoncée, de sa complexité, les dangers des solutions déjà suggérées. Ces scènes suscitent l’émotion voire la compassion. Elles déclenchent le réflexe , ‘il faut faire quelque chose». Enfin, cet impact psychologique ne touche pas seulement quelques milliers de citoyens comme peut le faire un journal ; mais des millions de téléspectateurs passifs et perméables devant un tel message. C’est ainsi que l’objectif révolutionnaire de départ des lobbies, aussitôt adopté, instrumentalisé, amplifié, enflammé par les médias, conquiert une opinion infiniment malléable et sans résistance face à la culbute de tous les principes immémoriaux, culbute qu’on lui fait avaler sans broncher.

 

    Le troisième temps, celui de l’opinion, s’accomplit.   L’opinion puis  le

politique  Au sujet de la facilité avec laquelle les médias manipulent l’opinion, des auteurs – dont Vladimir Volkoff – ont déjà noté l’analogie entre les techniques médiatiques de la publicité commerciale et les campagnes de persuasion à finalité morale ou comportementale. Les secondes se sont contentées de reprendre les techniques et les moyens mis au point par les premières. Les campagnes d’affichage de la HALDE disputent à la publicité commerciale les panneaux les mieux situés.Et on se souvient de la photo monstrueuse de Beneton avec un étalon noir chevauchant une jument blanche et suggérant beaucoup plus qu’un simple acte de fécondation dans un haras ouvert à cet effet...La civilisation de l’image qui déferle sur nous a été capturée par le mal qui en fait l’un de ses principaux vecteurs.  

 

  Le dernier temps consiste à mettre en l’action le pouvoir politique de l’Etat.

   Après l’asservissement de l’opinion, l’alignement du politique est automatique. Car le politicien est le domestique de l’opinion. On peut dire sans exagérer, que le soir de son élection, l’homme politique est dominé par une nouvelle obsession: être réélu au bout des années de mandat qui viennent de lui être assurées. Par le relais intercalé des médias, ces hommes

politiques sont piégés entre les mains des groupuscules anti-identaires. La loi qui formate  les esprits  Or, leur rôle dans la progression de la révolution est fondamental, malgré l’insignifiance apparente de leur action dans la société. Jusqu’à l’actuelle révolution nihiliste, la loi condamnait en général les violations des principes traditionnels, en particulier de la morale, et les attaques portées contre les institutions sacrées dont le mariage, la famille, la procréation, la patrie. Ce faisant, la loi contribuait à entretenir les tabous dans les consciences, indispensables  à la survie d’une communauté, et elle concourait donc à structurer une société.  Actuellement, l’inverse s’impose à l’évidence. C’est ainsi que la légalisation de l’avortement en a fait progresser la pratique non seulement par les conditions sanitaires rassurantes dont elle s’accompagnait désormais, mais par la banalisation «morale» qu’elle suscitait dans les esprits. Quand l’Etat crée le PACS, il est doublement coupable. Car il

n’instituait pas seulement une caricature ignoble du mariage à l’intention «de couples» (?) du même sexe. Il a fourni une porte de sortie à des jeunes désireux de stabiliser leur union, mais qui trouvaient dans cette combinaison un substitut commode au mariage, dans la mesure où elle est moins contraignante. Et cela aboutit à cette multitude de faux ménages sans consistance et, trop souvent, sans beaucoup de fécondité. La loi fait pénétrer les concepts révolutionnaires dans les mentalités. Elle les banalise. Elle élimine les rejets immunitaires dont ils étaient l’objet. Elle apporte un concours formidable au progrès de la révolution. Et forts du couronnement de cet acquis législatif, les activistes peuvent lancer de nouveaux chantiers.  Ajoutons pour finir et pour que la boucle soit bouclée, que la plupart des associations, correspondant à ces groupuscules, ne vivent que par les subventions de l’Etat et, à sa suite, des collectivités territoriales.   Les chantiers de la  révolution nihiliste  Les exemples de ces mécanismes de la révolution actuelle sont quasiment quotidiens.

 

    L’affaire des tentes du canal Saint-Martin représente un cas d’école :

    Les associations  « charitables » qui convoquent la masse nécessaire;

    Les  médias, trop contents d’illustrer tous les jours ce barnum circus d’un

nouveau genre ;

    L’opinion  émue parce que trop hébétée pour voir la grosse ficelle ;

    Le monde politique enfin, qui va remédier au problème.

    Et dans la foulée, c’est cette loi au «droit au logement opposable », votée sauf erreur à l’unanimité, qui est une des lois les plus invraisemblables et les plus pernicieuses de notre Histoire.

     Certaine fois, le point de départ est un fait purement mensonger : ainsi de cet homosexuel qui avait été malmené par un homophobe. Peu importe s’il n’en était rien: cela allait faciliter l’inscription de l’homophobie dans les cibles de la HALDE, conférant un statut pseudo-sacralisé à cette pratique contre-nature dont il est désormais  interdit de blasphémer.

   Il aura suffi de quelques centaines de musulmans, poussés par telle ou telle organisation islamiste en mal de nouveaux progrès de l’islam, dûment mise en tam-tam par la télévision, pour aboutir à ce que l’Etat et les collectivités territoriales aident cette sympathique religion à  ériger de tous côtés des minarets, dans notre pays où les églises et les séminaires ferment. 

     Il reste cependant quelques cas où l’initiative est laissée au président de la République sans recourir à notre moteur à quatre temps. Ainsi Chirac a fait inscrire l’abolition de la peine de mortdans la Constitution alors que cette mesure aussi criminelle que l’abolition elle-même il y a un quart de siècle, n’était destinée à faire face à aucune affaire médiatisée.

 

    Nous avons déjà dit que les destructions méthodiquement opérées par la révolution nihiliste portent sur les différents éléments de notre identité française. Leurs cibles sont faciles à énumérer: il suffit de reprendre la liste des différences érigées en discrimination et punies des rigueurs du Code pénal, par les vertueuses lois antidiscriminatoires. Cela prouve à soi tout seul que le moteur  à quatre temps, ci-dessus évoqué, a parfaitement fonctionné pour mettre à mal les fondements spirituels et matériels de la France et sans lesquels elle n’existe plus. C’est ainsi qu’il y a la nation, la religion, les mœurs, le sexe, etc.  En fait, souvent, les objectifs affichés ne sont là que pour en cacher d’autres.

    C’est ainsi que l’antiracisme et ses actions de toutes sortes ont un point commun qui est en fait un racisme anti-français brûlant de haine.

   La lutte en faveur des pauvres peut, dans bien des cas, être d’une hypocrisie consommée. Ainsi, bien des actions en faveur des SDF se mènent en fait au profit d’étrangers légaux ou plus souvent illégaux. Bien sûr, ce n’était pas un mensonge. Ces étrangers eux aussi, nous dit-on, sont pauvres! Le camouflage des étrangers en pauvres est attesté avec les mesures prises parle quatrième temps: le pouvoir politique – national ou territorial – en effet, quand celui-ci s’efforce de faire face aux obligations que l’activisme lui a imposées, que ce soit modestement par des centres

d’hébergement, que ce soit par les programmes immobiliers les plus délirants, les bénéficiaires n’en sont que bien rarement des Français

pauvres mais en quasi-totalité des étrangers.

    Mêmes mensonges, même hypocrisie avec la religion. Tous les niveaux de l’Etat ne se gênent pas pour se livrer à une différence ostentatoire dans le traitement réservé respectivement au catholicisme et à l’islam. Depuis un siècle, la loi de 1905 est appliquée sans mollesse et sans faille à la religion qui a forgé notre pays et son âme. Mais les mesures, parfois les entorses les plus manifestes à cette loi, pleuvent en faveur des musulmans. La construction et l’entretien de leurs mosquées et de leurs lieux de culte finissent par être pris en charge de façon au moins partielle à peu près partout.

NDLRB. Cette   analyse  fait néanmoins  bon marché de l’entretien la plupart  du temps fort  soigné par les pouvoirs publics de la  quasi-totalité des lieux de  culte  construits avant 1905)

     La création d’instituts musulmans, la formation des imams sont de plus en plus assurées par l’argent du contribuable français et, le plus souvent, chrétien, de tradition au moins.

    A ces différences d’ordre matériel s’ajoute une disparité béante de considération. La moindre dégradation à l’égard d’un témoignage de l’islam déclenche un torrent d’indignation et une enquête peut être diligentée par le ministre lui-même. Mais une église brûlée à l’aide de cocktails Molotov n’est qu’un acte banal du petit vandalisme et ne déplace aucune autorité. Il est vrai que si les associations musulmanes et pro musulmanes  – ou plus souvent simplement cathophobes – sont légions, les troupes sont bien peu nombreuses pour défendre la personnalité catholique de notre peuple. Et l’épiscopat moderniste actuel est souvent plus enclin à joindre ses jacasseries à celles des médias en faveur des musulmans qu’à défendre cette Eglise dont ils ont la charge.  

       Cela m’amène à évoquer les adjuvants qui viennent ajouter leurs lamentables cris aux quatre acteurs principaux. Un exemple récent nous en est fourni avec «l’affaire» des étrangers illégaux parents d’enfants scolarisés. Des clercs modernistes se sont mis au premier rang des bobos et des gogos et de leur mauvaise conscience. Ils ont expliqué le «problème» – selon eux: deux lois sont contradictoires, la première qui exige l’expulsion des étrangers illégaux et la seconde qui prévoit la scolarisation de tous les enfants présents sur le territoire. Car cette dernière aboutirait, disent-ils,  à séparer les enfants de leurs parents. Menteurs et tartuffes! Les deux lois ne sont pas contradictoires. Ce qui nous met dans cette situation impossible, c’est que la première – l’interdiction de pénétrer aux étrangers en situation illégale n’est pas respectée. C’est la forfaiture de l’Etat qui crée le prétendu problème.  

 

    Face à ces enchaînements redoutables, peut-on nourrir quelque espoir sur la capacité de la dictature mini-gaulliste de Sarkozy, pour opérer un redressement ou au moins un ralentissement de la subversion révolutionnaire? Les plus naïfs, déterminés à accorder foi et crédit aux déclarations identitaires de la fin de sa campagne électorale, s’efforceront d’y croire et attendent l’avenir avec confiance.

    Je crains au contraire, sur le témoignage irrécusable de la politique que cet homme a menée au cours de ces dernières décennies, que notre moteur à explosion soit transformé en un véritable turbo-réacteur. Les Français l’ont voulu.  

 

                                                                   G.D.


" De la démocratie au  nihilisme"

Présent du 19.11.2010. 

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