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Le royalisme providentialisme a beau tenir une place importante dans ma vie, il ne m'empêche pas de m'interesser à l'histoire connue - et celle plus cachée- de mon pays. L'humour a aussi sa place dans les pages mise en ligne.
11.07.2011 Au pays de Sainte Jeanne d’Arc A un peu plus de deux mois du Traditionnel pèlerinage de septembre à Domremy-la-pucelle organisé par la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X. Nous publions un billet spécial « vacances » consacré à Sainte Jeanne d’Arc patronne de la Légitimité.
Pour nos lecteurs en vacances en Lorraine ou simplement de passage, où bien encore pour les Lorrains en quête d’idée (et d’identité), pensez à visiter le musée Jeanne d’Arc situé au 8 rue principale à Domrémy-la-pucelle. Dans quatre salles sont exposées...
En août 1794, il est appelé à la tête des armées de Brest et de Cherbourg pour pacifier l'Ouest de la France (Vendée et Bretagne). Il rétablit la discipline, adopte une tactique efficace contre la guérilla des Chouans (camps et unités mobiles), et signe le traité de La Jaunaye le 15 février 1795 avec les Vendéens.
Du côté chouan, il signe, sans y croire, les accords de la Mabilais le 20 avril 1795. Mais plusieurs chefs ne les signent pas, l’accord est transgressé puis rompu au bout d’un mois. Hoche est prévenu d’un débarquement à Carnac. il fait repousser les débarquements britanniques (dont celui des émigrés dans la presqu'île de Quiberon, en juillet 1795, et défait les Chouans. Il obtient alors le commandement de toutes les armées de l’Ouest.
Prévoyant une seconde tentative, il dispose des troupes sur la Sèvre nantaise afin d’empêcher une concentration des forces vendéennes, et empêche le débarquement de l’île d'Yeu en s’y présentant avant les Britanniques. Il désarme systématiquement la Vendée : la pression s’effectue par réquisition, et prise d’otages. Son rapport à Paris est approuvé, et il obtient le commandement de l’armée des côtes de l’Océan. Son second Travot capture Charette le 23 mars 1796. Hoche achève alors le désarmement de l’Anjou, et la pacification est officiellement proclamée le 15 juillet.
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Le 16 juillet 1796, un message du Directoire ayant annoncé au Conseil la pacification de la Vendée, les représentants de la nation proclamèrent solennellement, par un décret, que Hoche et son armée avaient bien mérité de la patrie. Malgré tout, Hoche subit deux tentatives d'assassinat : une fois on essaye de l'empoisonner ; peu après, il est assailli, au sortir du théâtre de Rennes, par un individu qui tire contre lui un coup de pistolet, sans l'atteindre".
NB. Le musée Lambinet (54 boulevard de la Reine : 78000 Versailles) propose dans le cadre d'une exposition temporaire qui se termine le 17 juillet 2011 des "parcelles du coeur du Général Lazare Hoche (Versaiiles - 1768; Oberhessen -1797) contenues dans une boîte en cristal".
A lire un extrait du PDF présenté dans la colonne de droite et intitulé : VII, Les Bourbons Franc- macons l'ouvrage de Louis-Hubert Remy "Vrais et faux principes & maîtres", ouvrage dont sont extraites les lignes suivantes :
Prenons les trois histoires de la Révolution française qui ont eu jusqu’à présent le plus grand nombre de lecteurs. Thiers (2è édition, 1828, t. I, p. 109) mentionne simplement cet accueil comme un signe d’honneur.
Michelet, (édition de 1879, t. I, p. 211) y voit "un honneur bizarre emprunté aux usages maçonniques, qui semblait à double sens, et qui pouvait faire croire que le roi passait sous les Fourches-Caudines". Louis Blanc (édition de 1878, t. III, p. 208) insiste davantage, et apprécie mieux : que les femmes du peuple avaient placés à l’embouchure et à la lumière de chaque canon, idée char- mante qui d’une menace de guerre faisait un symbole d’amour ; "En passant devant le Pont Neuf, le roi dut être doucement rassuré par la vue des bouquets de fleurs mais à la place de Grève, il eut à contempler une cérémonie étrange. La plupart des révolutionnaires, nous l’avons dit, étaient affiliés aux sociétés secrètes de la franc-maçonnerie. Or, quand un frère étranger se présente en visiteur dans une loge, s’il est revêtu des hauts grades, les membres de la loge se rangent sur son passage, et joignant leurs
épées au-dessus de sa tête, ils forment ce qu’on appelle la voûte d’acier. Cet Honneur singulier fut rendu Louis XVI au moment où il mit pied à terre pour monter les degrés de l’Hôtel-de-Ville. D’un pas ferme, il s’avança sous le berceau des lames croisées, et au bruit des applaudissements, il entra dans la grande salle... "
La cérémonie ne parut pas étrange à Louis XVI, pour qui elle avait déjà été pratiquée en loge. Il fut, cette fois encore, honoré en franc-maçon par des francs-maçons...
et sur la présence maçonnique dans les autres composantes royalistes Françaises.
Croyez-vous sincerement que les franc-macons de l'AF et, en fait, de toutes les autres structures politiques francaises ou d'ailleurs, ont aucun interet réel de restaurer la Monarchie?! C'est eux ceux qui ont fait toutes les revolutions republicaines, a partir de 1789, en continuant avec 1830, 1848, 1917, etc.
Musée de l’Armée – Hôtel national des Invalides, Paris
L’exposition Sous l’égide de Mars. Armures des Princesd’Europe, présentée par le musée de l’Armée du 16 mars au 25juin 2011, réunit, pour la première fois, aux Invalides, les piècesmaîtresses des plus grandes collections d’armures européennes et américaines, réalisées dans la seconde moitiédu XVIe siècle pour les souverains et princes d’Europe. Cesarmures d’apparat sont de véritables pièces d’orfèvrerie, dontles décors raffinés révèlent l’expression spécifique d’artistesfrançais et flamands inspirés par l’esthétique maniériste qui s’est alors imposée dans tous les arts.
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Pour cette unique occasion, de nombreux prêts exceptionnels ont été accordés au musée del’Armée, issus des plus grandes collections d’armures conservées à Dresde (Rütskammer),Stockholm (Livrustkammaren et château de Skokloster), Vienne (Kunsthistorisches Museum), Turin(Armeria Reale), Leeds (Royal Armouries), mais aussi New York (Metropolitan Museum), au muséedu Louvre, au musée des Beaux-Arts de Lyon et au musée national de la Renaissance à Ecouen. LaStaatliche Graphische Sammlung de Munich, quant à elle, a consenti un prêt exceptionnel d’unevingtaine de dessins préparatoires à l’ornement de pièces destinées à la cour de France. Pour la première fois, ces études et projets seront présentés en regard des pièces auxquelles ils ont servi demodèles.
Livre des Métiers - Titre LXXXIV - Cordouanniers Samedi 14 février 2009, par Philippe le Rouge
I. Quiconques veut estre cordouannier [1], il convient qu’il achate le mestier du Roy ; et le vent de par le Roy mon seigneur le chambellean, a qui le Roy a donné le mestier, tant comme il li plera : c’est a savoir, a chascune persone qui achater veut le mestier, XVI solz parisis, des quieux XVI solz mi sires Pierre le Chambellan a X solz, et li quens d’Eu les VI solz.
II. Si tost comme li Cordouannier ont achaté le mestier et poié les XVI solz, i convient qu’i jurent seur Sainz par devant mon seigneur le Chambellan ou par devant son commandement, present les preud ’onmes du mestier, que il le mestier desus dit feront bien et loiaument aus us et aus coustumes du mestier, qui tieus sont :
III. Nus ne puet ouvrer au samedi puis que le darrenier cop de vepres sera sonnez en la parroise ou il demeure.
IV. Nus ne puet ne ne doit fere soulers de bazanne dedenz la banliue de Paris de plus d’un espan de pié ne de plus d’un espan de haut
V. Nus ne puet ne ne doitmestre bazanne avec cordouan en nule œuvre qu’il face, se se n’est en contrefort tant seulement ; et qui autrement le feroit, l’euvre devroit estre arse [2].
VI. Nus ne puet ouvrer de cordouan qui soit tannez car l’euvre seroit fause et doit estre arse.
VII. Nus ne puet ne ne doit ouvrer puis que chandeles seront alumées, ce se n’est en l’euvre le roy et la Reine ou pour leur gent, pour leurs meesmes ou pour leur meniée.
VIII. Quiconques est Cordouanniers à Paris, il puet avoir tant de vallez et d’aprentiz comme il veut, a tel terme et a tel soume d’argent comme il en puet avoir.
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Notes
[1] Cordouannier vient de la façon de préparer le cuir : à la mode de Cordou. Le Métier s’achète du Roi pour 16 sous, dont 10 reviennent au Chambellan du roi, qui tient le métier en fief, et 6 au chambrier du Roi, le comte d’Eu.
"Afin de préparer les esprits à sa politique deRalliement de l’Église à la République, le pape Léon XIII charge le cardinal Lavigerie d’une déclaration fracassante. En effet, outrepassant le domaine imparti à son autorité spirituelle, le Papes’apprête à promulguer l’Encyclique (1892) quicontraint les catholiques à accepter la République athée et persécutrice.
Or le Seigneur nous a donné un critère infaillible pour évaluer une politique : « vous jugerez l’arbre à ses fruits ». Plus d’un siècle s’est écoulé et le bilan est désastreux : non seulement laRépublique n’est pas baptisée, mais l’apostasie est générale et les catholiques ultra-minoritaires. En cela, le Ralliement de 1892 préfigure cet autre ralliement de l’Église à l’esprit du monde, le tout aussi calamiteux Concile Vatican II.
Sommaire de l'étude
Un cardinal populaire et … légitimiste (…)
Le raisonnement de Léon XIII
Les failles du raisonnement du Pape
La déclaration d’un cardinal obéissant
L’impact du toast d’Alger
On a beaucoup parlé du cardinal Lavigerie (1825-1892), le fondateur desPères Blancsqui, à l’automne de 1890, recevant à Alger l’état-major de l’escadre de la Méditerranée, délivra à ses hôtes un surprenant discours de « ralliement » à la République.
Son initiative dérouta quelque peu son auditoire et, dès le lendemain, la nouvelle suscita dans toute la France une vigoureuse polémique. Mais que diable était allé faire dans cette galère l’archevêque d’Alger et de Carthage que l’opinion donnait pour légitimiste ?"
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Il est des sujets dont on pressent qu'ils ne vont pas faire l'unanimité. Tel est le cas de celui qui sert de sujet d'étude à ce billet et pourtant...
- La Belgique n'a plus de gouvernement depuis un an et qui pourrait penser qu'elle souffre de cette absence de jeux de massacre entre les partis auxquels les démocraties, même couronnées,nous ont habitué ?
- L'Espagne présentée, ici où là, comme un parangon de la démocratie et ce , certes grâce à l'intelligente action de son roi , est secouée par une crise économique et sociale dont le mot d'ordre n'est pas trés éloigné du "dégage" des pays magrhébins.
Il a pu ainsi être écrit que pendant un temps du moins La Puerta del Sol, à Madrid, "a pris des airs de Place Tahrir, au Caire" .
En Belgique, le roi empêche, par sa seule présence, l'éclatement de son pays. En Espagne, le roi n'empêche apparement rien . L'on me dira , non sans raison que Si Juan Carlos ne peut intervenir pour la solution de la crise c'est qu'il ne dispose pas des pouvoirs constitutionnels pour ce faire ...
Certes , mais justement ! rappelons nous deux moments majeurs où le roi est véritablement apparu comme la conscience de son pays et considérons que le point commun de ces deux moments a justement été la mise entre parenthèse des pouvoirs constituionnels du monarque.
Belgique.
En 1990, le roi Baudoin refuse de sanctionner une loi proposant la dépénalisation conditionnelle de l'avortement Sur la demande du roi et sur la base de l'article 93 de la Constitution le Conseil des ministres constate alors que le roi est « dans l'impossibilité de régner » ce qui permet aux ministres réunis en conseil de sanctionner la loi le 3 avril 1990 . Le 5 avril suivant, le roi est rétabli dans ses fonctions après un vote des Chambres réunies constatant quel'impossibilité de régner a pris fin.
Une tentative de coup d'Etat militaire surprend le Congrès des députés le 23 février 1981 . Des officiers, avec à leur tête le lieutenant-colonel Tejero , tirent des coups de feu dans la Chambre parlementaire durant une session retransmise en direct à la télévision. On craint alors la déroute du processus démocratique, jusqu'à ce que le roi étonne la nation par une allocution télévisée exigeant que l'armée apporte son soutien inconditionnel au gouvernement démocratique légitime. Le roi avait auparavant appelé plusieurs chefs de l'armée pour leur ordonner en tant que commandant en chef de défendre la démocratie.
De là à considérer que le Monarque n'est vraiment utile à son pays lorsqu'il n'est pas lié par des contraintes présentées comme devant garantir la démocratie, il ya un pas ... qu'il faudra peut-être bien franchir un jour où l'autre.
Nous vous appelons à être présent dans l’hémicycle lors des débats bioéthiques et à voter contre l’eugénisme du projet de loi de bioéthique. Nous vous appelons à voter en cohérence avec le Code civil (article 16-4) qui déclare que «Toute pratique eugénique tendant à l'organisation de la sélection des personnes est interdite ».
Aussi claire qu'elle semble être d’après le Code civil, la position française est en réalité contradictoire, si l’on considère les obligations de dépistage (visites prénatales obligatoires), la pression exercée sur les futures mères et la possibilité légale d’éliminer son enfant jusqu’à la fin du 9e mois lorsqu’il présente des malformations.
NDLRB. Voir aussi l’article 511.1 du Code pénal, quant à lui, dispose "Le fait de mettre en œuvre une pratique eugénique tendant à l’organisation de la sélection des personnes est puni de vingt ans de réclusion criminelle".
En raison d’une application massive du dépistage prénatal qui vise particulièrement la trisomie 21, ce sont 96% des enfants trisomiques détectés in utero qui sont éliminés.
La pratique systématique du dépistage prénatal de la trisomie 21 est devenue une machine à sélectionner et à éliminer.
Depuis juin 2009, les arrêtés « Bachelot » obligent le médecin à informer toute femme enceinte, quels que soient son âge et sa situation, des risques de trisomie 21.
Alors que cette pratique signe un eugénisme d’Etat, il est question, aujourd’hui, de l’inscrire dans la loi de bioéthique, à l’article 9 ! Cet article traduit un mépris du Code civil. Cet article traduit un mépris du code de déontologie médicale et un mépris de la médecine prénatale au service de la vie.
Cet article transforme le médecin-obstétricien en fonctionnaire du binôme dépistage-élimination et la femme enceinte en cible potentielle d’enfants interdits de naître.
Cet article traduit un mépris de la personne trisomique et de sa famille. Il montre que notre société ignore tout de ce que vivent les personnes atteintes de trisomie 21, de leurs aspirations à la vie et au bonheur et de celles de leur famille, contredites par la stigmatisation incessante dont elles sont victimes dès la grossesse.
Ce processus est réversible. Il suffit de le vouloir !
Le député Jean Leonetti a fait inscrire au cours du premier vote de la loi à l’Assemblée nationale un amendement* à l’article 9 redonnant au médecin une liberté de prescription du dépistage tenant compte des conditions médicales de la femme enceinte (âge, antécédents). Cet amendement permettait de limiter le caractère systématique du dépistage de la trisomie 21. Il a été balayé par le Sénat et par la Commission spéciale de bioéthique de l’Assemblée nationale.
Mesdames, Messieurs les parlementaires, nous vous demandons d’être présents au vote et de réintroduire cet amendement « Léonetti » à l’article 9 de la loi et de marquer ainsi votre attachement à une démocratie respectueuse de la vie des hommes, libérée des pressions eugéniques.
(* Amendement « Leonetti » : « lorsque les conditions médicales le nécessitent », ajout à l’alinéa 4 article 9 du texte de loi voté le 8 mars 2011 à l’Assemblée nationale).
Pour avoir plus de détails et pour pouvoir signer la pétition, activez le lien suivant :
Bilan de la politique étrangère et de sécurité commune de
l'Union Européenne
Par Jean-Yves HAINE *, le 20 mai 2011 * Docteur, professeur invité, Département de sciences politiques, Université de Toronto (Canada)
Dans une émergente multipolarité qu'elle avait pourtant appelée de ses voeux, l'Union européenne éprouve des difficultés à influencer un agenda international qui désormais semble se façonner ailleurs, tant à Washington qu'à Pékin. L'auteur dresse ici un bilan critique de la politique étrangère et de sécurité commune de l'Union européenne.
Il conclut que la paralysie européenne n'est pas seulement le fruit de la spécificité de l'expérience européenne ou d'une identité problématique, elle est aussi et surtout le produit de l'évolution du système international. Dans le cadre de ses synergies géopolitiques, le Diploweb.com est heureux de vous présenter un article de Jean-Yves Haine publié sous le titre "Comprendre la paralysie européenne (1)", dans le n° 739 de la Revue Défense Nationale, avril 2011, pp. 104-110.
La deuxième partie a été publiée dans le n°740 de la RDN, mai 2011, pp. 91-99.
Les interrogations se multiplient sur la capacité de l'Union européenne à jouer un rôle proportionnel à sa taille et à sa puissance économique. Réduite au rang de spectateur lors du Sommet de l'environnement à Copenhague, largement absente du processus de paix au Moyen-Orient, fuyant ses responsabilités en Afghanistan, délaissée par l'Administration Obama, diminuée dans ses prérogatives institutionnelles, de l'OSCE au FMI, l'Europe se sent bien seule. Le Traité de Lisbonne devait redresser les lacunes institutionnelles de l'Union en politique étrangère, insuffler une nouvelle cohérence et un regain d'eéergie après plus d'une décennie de batailles fratricides. Sa mise en oeuvre, certes encore récente et à bien des égards inachevée, ne suffira cependant pas à effacer les dynamiques stratégiques fondamentales qui traversent l'Europe.
Dans une émergente multipolarité qu'elle avait pourtant appelée de ses voeux, l'Europe éprouve des difficultés à influencer un agenda international qui désormais semble se façonner ailleurs, tant à Washington qu'à Pékin. Son identité post-moderne, même si celle-ci relève plus d'une rhétorique officielle que d'une pratique effective, reste une exception parmi le concert des grandes puissances, sa parole et son action diplomatique s'en trouvent isolées. La familiarité du cadre atlantique ne suffit plus à assurer son consensus, et ce, d'autant plus que les États-Unis ne sont plus une puissance européenne et que l'Otan demeure trop étroite dans ses fonctions et trop limitée dans son collège pour assurer à elle seule l'efficacité de l'action collective. .... Crise et opportunité Certes, la crise économique qui secoue l'Europe et le monde depuis plus de deux ans ne constitue pas le contexte idéal pour renouveler une ambition internationale qui semble s'être émoussée depuis son introduction officielle en 2003. L'austérité infligée tant par les marchés que par les gouvernements affecte de manière significative tous les budgets liés aux affaires étrangères et à la défense, y compris ceux des pays qui, comme la France ou la Grande-Bretagne, avaient traditionnellement réussi à leur conserver un niveau satisfaisant *.
* COUPES BUDGÉTAIRES Le 8 octobre dernier, le Secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen s'est alarmé des coupes budgétaires en des termes peu ambigus : « Il y a un moment où on ne taille plus dans le gras, mais dans le muscle et ensuite dans l'os et il faut éviter des coupes si profondes que nous ne pourrons plus à l'avenir assurer notre sécurité sur laquelle repose notre prospérité »
Plus fondamentalement cependant, la crise financière et budgétaire a sérieusement ébranlé une solidarité européenne déjà précaire, fait resurgir d'anciennes interrogations sur le rôle et la place de l'Allemagne ; elle a révélé des divisions entre les gagnants et les perdants de la globalisation et creusé un écart encore plus large entre les institutions bruxelloises, d'une part et les opinions publiques, de l'autre. Ces dernières par ailleurs sont tentées, diversement il est vrai, par des sirènes populistes accompagnées de ses classiques boucs émissaires:
- la bureaucratie aveugle de Bruxelles,
- l'avidité excessive de Wall Stree
et parées de ses vices habituels :
- un protectionnisme déplacé
-et un nationalisme étroit.
Les conséquences sociales et politiques de la crise n'ont donc pas fini de secouer la gouvernance européenne : non seulement la priorité des gouvernements est interne mais le consensus y est désormais bien plus difficile à créer et à maintenir. Pour autant, chaque crise recèle une occasion et, dans le domaine de la défense, l'austérité budgétaire devrait constituer une raison pressante à l'échelle européenne pour lancer des coopérations renforcées, amorcer une plus grande spécialisation, assurer une meilleure compétitivité des marchés, créer des outils collectifs et investir en recherches et développements communs pour acquérir les capacités de demain. À cet égard, l'accord entre Paris et Londres de novembre 2010 constitue un indéniable progrès. Élaboré sous la pression des acteurs économiques, notamment le français Dassault et le britannique BAE, l'accord de Lancaster House ouvre la voie à une coopération industrielle en matière de drones de moyenne altitude et longue endurance (MALE), utilisés pour des missions dobservation, de surveillance et d'attaque, à une mise en commun de porte-avions pour les forces aériennes des deux pays et enfin à la création d'une force d'intervention intégrée au niveau de la brigade pour des opérations sous drapeaux européen, otanien ou onusien. Lorsque les deux principaux acteurs de la sécurité européenne unissent leurs forces ( Londres et Paris représentent près de 45 % du budget militaire des Européens, 55 % de ses effectifs militaires et 70 % de sa recherche et développement) c'est tout le paysage européen qui en bénéficie. Ce petit « Saint-Malo » devrait être suivi d'un véritable Livre blanc européen. Certes aussi, aucune des grandes puissances n'a été épargnée par llamplitude et la sévérité de la crise financière. Si le modèle européen ne fait plus rêver ni en Europe ni a fortiori ailleurs, parallèlement le rêve américain s'st sensiblement abîmé. Avec un taux de chômage obstinément élevé et une précarité sociale accrue, la classe moyenne subit de plein fouet la plus grave récession depuis 1929. L'Administration Obama se trouve désormais contrainte de soumettre une large partie de son action extérieure aux difficiles conditions intérieures, tant politiques (l'opinion publique est plus polarisée que jamais), qu'économiques (l'endettement public exorbitant doit être réduit). Que ce soit dans sa lutte contre Al-Qaïda, vis-à-vis de son effort en Afghanistan ou dans ses relations avec l'Iran, le Président a adopté un réalisme pragmatique sinon défensif. S'il est exagéré et prématuré d'évoquer, à nouveau, un déclin américain, la page de la tentation impériale et du wilsonisme botté ouverte par son prédécesseur semble bien tournée. La puissance américaine n'est plus sans limites, son modèle n'est plus universel. La crise a donc engendré des deux côtés de l'Atlantique une prise de conscience douloureuse des positions respectives dans le système international : le XXIe siècle ne sera pas européen, il ne sera sans doute plus tout à fait américain. Pour l'Europe, cependant, les difficultés économiques n'ont en réalité qu'exacerbé des tendances antérieures. Depuis la fin de la guerre froide, l'Union européenne se cherche un rôle stratégique à la mesure de son poids économique. Depuis les premiers balbutiements du Traité de Maastricht, l'Europe a réalisé des avancées considérables, notamment sur le plan institutionnel. Mais il faut reconnaître que les ambitions initiales n'ont pas été traduites dans les faits. Depuis « l'heure de l'Europe » prématurément proclamée au début de la crise yougoslave jusqu'aux déchirements douloureux sur l'Irak, l'Union a éprouvé d'incessantes difficultés à parler et agir d'une seule voix. Certes, après chaque échec, de nouvelles ambitions furent affichées. À l'origine de Saint-Malo, il y eut un aveu collectif d'impuissance face à la débâcle yougoslave ; l'avancée de Lisbonne dans les affaires étrangères, tant la position de « ministre » que le service d'action extérieure, fut en partie le fruit des contradictions et des insuffisances du système de présidence tournante dans une Europe élargie ; le document Solana pour une stratégie européenne de sécurité fut avant tout le résultat des divisions irakiennes. Pour autant, entre ambitions déclarées et réalité vécue, le fossé demeure extrêmement large. Si durant les premières années de l'entreprise de défense et de sécurité commune, il était commode de valoriser les promesses plutôt que d'examiner le bilan, plus d'une décennie après Saint-Malo, cette approche devient de moins en moins crédible. À dire vrai, observateurs, analystes et même certains officiels émettent désormais de sérieux doutes sur les progrès réels accomplis. Au-delà du scepticisme britannique, des particularismes danois ou néerlandais, l'enthousiasme qui avait prévalu après le Sommet de Cologne n'est plus qu'en distant souvenir. Les objectifs capacitaires souffrent toujours autant de lacunes majeures, notamment dans le domaine de la projection stratégique. Les « Groupes de combat », qui constituaient un progrès qualitatif considérable par rapport à l'objectif défini à Helsinki, n'ont à ce jour jamais été envoyés en opérations, tant par peur des risques encourus que par crainte des coûts prohibitifs en l'absence de financement commun. Plus généralement, c'est toute la politique extérieure et l'action diplomatique européenne qui cherche aujourd'hui un second souffle.
Le retour des Balkans Un rapide état des lieux de la diplomatie et de la politique de sécurité européenne offre en effet une image peu flatteuse. Si on commence par là où tout a commencé, la Bosnie, il faut bien constater que, près de quinze ans après Dayton, la situation y demeure préoccupante. Certes, le scénario d(un renouveau conflit armé y est désormais peu vraisemblable (certains analystes n'écartent pas cependant cette possibilité), mais les progrès accomplis pour y construire un État efficace et une gouvernance satisfaisante sont lents et coûteux. Le corps politique bosniaque semble toujours autant divisé, la corruption endémique, les pratiques démocratiques fragiles et la situation économique sinistrée. Les investissements massifs de lUnion, tant économiques, financiers que politiques, y ont produit peu de dividendes tangibles. La frustration de Bruxelles et le désintéressement de lopinion publique européenne sont patents mais la marge de manuvre demeure limitée. Au sein de la Fédération de Bosnie, les obstructions et blocages dépassent le seul cas de la République autonome de Serbie, il sétend désormais aux relations entre Bosniaques et Croates. Même si depuis les élections doctobre 2010 les partis extrêmes ont perdu de leur vigueur, peu dacteurs politiques parviennent à transcender les différences communautaires, à formuler des intérêts fédérateurs et à mettre en oeuvre un programme commun de réformes nécessaires à une éventuelle adhésion à l'Union. En République autonome de Serbie, la réélection de Milorad Dodik, longtemps considéré comme un modéré, fut perçue comme un sérieux pas en arrière ; ses déclarations sont devenues de plus en plus extrêmes ; dans un entretien à la veille des élections, il estimait que la Fédération de Bosnie était en réalité une erreur.
Pour dépasser cette paralysie, les prérogatives spéciales dites « de Bonn » ont longtemps permis au Haut Représentant d'annuler certaines décisions des entités autonomes jugées contraires aux principes de Dayton ou aux prescriptions des accords d'association et de stabilisation de 2008. Mais sa légitimité démocratique s'en est trouvée profondément affectée. Dès lors, certains à Bruxelles ont exprimé la volonté de fermer le bureau du Haut Représentant mais cette initiative, encore hésitante et mal acceptée au sein de l'Union, doit s'accompagner d'une présence diplomatique européenne renforcée, sans laquelle la cohésion politique de la Fédération de Bosnie demeurera précaire ; l'année 2011 est cruciale. La politique européenne à l'égard de la Bosnie a trop longtemps souffert d'incohérence, de minimalisme et d'attentisme. L'objectif d'une adhésion, souscrit à Thessalonique dès 2003, doit se traduire dès maintenant par une présence européenne renouvelée et renforcée et par un agenda clair pour débuter un processus concret d'accession. La situation au Kosovo voisin est encore plus grave, et la responsabilité européenne y est cette fois plus lourde. Incapables de surmonter leurs désaccords à propos du statut du Kosovo, les Européens ont agi en ordre dispersé au risque de compromettre l'efficacité de la mission EULex. Un regain de tensions en Bosnie ou au Kosovo serait catastrophique pour l'ensemble des Balkans et fatal pour la crédibilité de l'Union dans la région. Même si les perspectives d'élargissement demeurent éloignées, tant pour des raisons spécifiques aux impétrants qu'à une lassitude européenne, l'Europe ne peut pas ignorer les Balkans. Telle était la leçon essentielle de la crise yougoslave : ce qui se passe à Sarajevo est trop important pour être ignoré.
Un voisinage à repenser Au-delà des Balkans, c'est toute la politique de voisinage de l'Union qui a montré ses limites. Deux cas de figure très différents se présentent à l'Union, le premier où un élargissement éventuel est dans l'ordre du possible, le second où une telle éventualité est impensable. Par rapport au premier, le levier européen est le plus important, pour autant, les pays membres semblent réticents à user de cette influence. Dans le cas particulier de la Turquie, et de son corollaire chypriote, l'incohérence du message européen a été soulignée à maintes reprises. Le résultat est sans ambiguïté : Ankara, qui avait assujetti l'essentiel de sa politique étrangère à cette perspective d'élargissement, s'est désormais tournée vers une diplomatie bien plus autonome centrée sur ses voisins proches, en réorientant de manière significative ses investissements économiques et diplomatiques dans la région notamment en Syrie, au Liban, en Égypte, dans les Territoires occupés. Cela ne signifie pas pour autant une hostilité nouvelle envers la famille occidentale, mais cela se traduit à l'égard de l'Union par un scepticisme accru et un infléchissement sensible de rapports qui ont trop longtemps paru inégaux *.
* ADHÉSION DE LA TURQUIE Outre la répétition de messages négatifs sur une éventuelle adhésion de la Turquie, Français et Allemands ont sous-estimé les conséquences de leur refus dassistance demandée par Ankara au sein de l'Otan lors du conflit irakien. Depuis ce jour, la Turquie n'a d'autre choix que de renforcer son autonomie et son indépendance. Les sondages du German Marshall Fund (GMF) soulignent chaque année une désaffection croissante de l'opinion publique turque à l'égard de l'Union ...
En outre, d'un point de vue strictement européen, il est pour le moins paradoxal de clamer les vertus de « l'Europe puissance », tout en refusant les bénéfices qu'engendreraient l'inclusion de la plus grande armée d'Europe et ll'élargissement du marché à 80 millions de consommateurs supplémentaires. Par rapport à la question chypriote, l'Europe, en reniant l'un de ses principes fondateurs sur l'ntégrité territoriale, a perdu l'essentiel de ses leviers depuis l'adhésion de la partie grecque de l'île. Le résultat est un blocage sans aucune perspective de progrès, alors même que cette question chypriote est depuis des années une écharde dans les relations entre l'Union et l'Otan. L'Europe ne peut rester éternellement à la marge de ce problème : soit elle s'engage activement pour oeuvrer à la réunification de l'lie, soit elle se résout à négocier sa partition.
Dans la configuration où un élargissement (de l Union) n'est ni envisageable ni souhaitable, et sans refaire ici l'historique du processus de Barcelone, deux initiatives en particulier doivent retenir l'attention. La première, l'Union pour la Méditerranée, posait la question essentielle des rapports entre l'Europe et ses voisins du Sud, mais elle s'est abîmée dans les méandres bureaucratiques bruxellois pour accoucher d'une souris. Limitée pour de bonnes et mauvaises raisons à la lutte antiterroriste ou à l'immigration, cette coopération n'a jamais inclus la société civile, les droits de l'hom mme ou les questions économiques. À l'heure où le Moyen-Orient s'ouvre aux réformes démocratiques, on mesure mieux les occasions manquées, les discussions stériles et l'immobilisme européen. Or, la responsabilité historique de l'urope envers la Méditerranée ne fera que s'accroître. La seconde, le partenariat oriental en faveur de l'Arménie, l'Azerbaïdjan, le Belarus, la Géorgie, la Moldavie et l'Ukraine, fut une initiative conjointe de la Pologne et de la Suède, tous deux lassées d'attendre l'adoption d'une position commune de l'Union vis-à-vis de la Russie. Lancée en mai 2008, cette initiative prémonitoire visait à rappeler aux Européens que l'engagement préventif, au coeur du document Solana ,les discussions préparatoires autour de ce concept ont révélé le fragile consensus des pays membres devait se traduire par une diplomatie active et cohérente dans une région instable et fragile. L'onde de choc du conflit géorgien devait confirmer trois mois plus tard qu'entre le silence de l'Allemagne, l'absence des Américains et ll'nquiétude balte et nordique, la marge de manoeuvre de la diplomatie européenne était bien étroite pour peser de manière significative dans la région. L'Europe, en dépit de l'activisme de la présidence française, dû se contenter d'avaliser les faits accomplis sur le théâtre militaire et de jouer un rôle symbolique dans la résolution de ce conflit. Outre cette passivité régionale, il faut aussi constater un isolement international accru. C'est dans le concert des grandes puissances que l'Europe peine à exercer son influence sans renier son identité et ses valeurs. À la base du document Solana, il y avait un constat simple mais crucial : l'Europe est appelée à devenir un acteur mondial. Si la stratégie européenne de sécurité insistait sur le rôle de l'Europe pour bâtir un multilatéralisme « efficace » basé sur l'ONU, cette ambition sous-estimait néanmoins les contraintes propres à la multipolarité. En particulier, la relation transatlantique, en dépit de l'élection du Président le plus populaire en Europe, a perdu de sa primauté. Le « réalisme coopératif » de l'Administration Obama n'implique pas nécessairement un partenariat privilégié avec l'Europe (le terme est d'Erik Jones). Au contraire, l'attention stratégique de Washington semble désormais se focaliser sur l'Asie. Les difficultés entre Bruxelles et Washington (d'invitations refusées aux choix divergents de politique économique)traduisent moins des différends spécifiquement atlantiques, des lenteurs européennes ou des réticences américaines, plutôt qu'un changement du milieu international et les effets de la crise financière. Comme nous le verrons dans la seconde partie, la multipolarité émergente ne se confond pas avec un multilatéralisme renforcé. Bien au contraire, les pôles de puissances de demain sont fondamentalement « hétérogènes », pour reprendre le terme classique de Raymond Aron, et dès lors la coopération multilatérale plus incertaine. L'ambition internationale de l'Union est donc en berne au moment précis où la revendication d'autonomie exprimée depuis Saint-Malo est aujourd'hui une réalité stratégique.
Copyright Avril 2011-Haine/Revue Défense nationale
Yvan Blot dénonce très justement la tartufferie de cette devise républicaine. Simple slogan idéologique coupé de la réalité politique, elle rappelle la tristement célèbre propagande des Etats totalitaires comme l’ex URSS ou les « Démocraties Populaires » qui glorifiaient l’Homme en général et opprimaient les hommes en particulier.