Il n’est pas sûr que les pouvoirs publics pensent à convier les responsables de la Charte de Fontevrault à participer au grand débat national qui s’annonce sur le thème rappelé en titre. D’où la précaution que nous prenons de dire sur ce blog ce que nous en pensons.
Après si les responsables éprouvaient le besoin (pressant) de savoir ce que nous en pensons, ils n’auront qu’à se servir.
Notre contribution de ce jour sera consacrée à l ‘analyse du point de vue exposé par Max Gallo, penseur écouté dans les cercles du Pouvoir, dans les colonnes du Figaro.
Pour l’historien Max Gallo, il existe « dix points cardinaux de l’identité française ». Nous les rappellerons en disant à chaque fois ce que nous en pensons, nous autres royalistes fontevristes.
1.Le droit du sol.
Citant Jacques Bainville qui avait écrit Le peuple français est un composé, c’est mieux qu’une race c’est une nation, il commente : Les législations peuvent changer, mais on est français non par le jus sanguini (le droit du sang mais par le jus soli)
Cette vision nous paraît réductrice, notre attachement à l’hérédité nous pousse à croire que l’on devient aussi français parce qu’on appartient à une lignée française. Il n’en reste pas moins vrai , naturellement, que naissant en France on en hérite un comportement et des devoirs qui contribuent puissamment à nous rendre français. Renan n’enseignait-il pas que la Nation, est un vouloir –vivre ensemble ?
2 .L’égalité.
Nous ne saurions être d’accord. L’égalité est un mythe, un leurre. L’égalité en fait est impossible, en droit, la république la dément tous les jours par les faits. Pensons aux dynasties républicaines d’hommes politiques et aux groupes de pression qui vous feront puissant ou misérable selon que vous y appartiendrez ou non.
La réalité c’est que c’est l’inégalité accompagnée de possibilités de s’élever (La carotte) qui est bienfaisante.
3. L’Etat.
Dès lors qu’il y a cette diversité de- races- réunies par le sol et non par le sang, le Français reconnaît à l’Etat central, monarchiste ou républicain, colbertiste ou jacobin un rôle essentiel ; il tient pour liées ensemble les parties que séparent leurs origines.
Une remarque, un seule. Comment l’état républicain qui divise nécessairement pour dégager une majorité et qui enseigne que 51 % des Français ont plus raison que 49% pourrait-il unir les habitants d’un pays ? L’Etat royal pourrait certes unir ; l’état jacobin ne le peut ou alors c’est sur l’échafaud ! La liberté ou la mort…
4. La citoyenneté.
Chacun de ces individus est citoyen par un rapport personnel direct : on touche le roi, on élit le président de la république au suffrage universel.
Passons sur l’absolution bien rapide donnée par l’historien au plébiscite bonapartiste et rappelons que dans une élection républicaine le « rapport direct » tant vanté ci-dessus ne peut exister qu’avec la moitié des électeurs qui ont voté pour le candidat gagnant. Les autres doivent se persuader qu’ils avaient une fausse conception de la volonté générale … Tu parles !
5. L’école
Mais cette unification par le lien politique, le sacre ou l’élection plébiscite ne suffit pas. On devient français par l’école.
Mais , bien entendu ! L’enseignement donné par un hussard noir de la république a plus de poids que l’onction donnée par Dieu à Son Lieutenant en terre de France !
6. La laïcité
Le baptême de Clovis. manifeste aussi la séparation entre le glaive et l’Eglise ; et même quand le roi est très Chrétien, que la France est folle aînée de l’Eglise, cette séparation – racine de la laïcité- sera sauvegardée.
De fait, la monarchie en France n’a jamais été une théocratie et il en sera de même de la monarchie restaurée.
7. L’éclatement.
La France est toujours menacée d’éclatement ; Le sang ne l’unit pas. Le sol peut être partagé. Le lien, à chaque élection majeure, doit être renoué.
L’historien, républicain il est vrai, oublierait-il que l’élection au suffrage universel du président de la république ne date que de 1962… La France étant née en 496 !
De plus jamais le royaume de France ne fut démembré, la république française et son « empire » au-delà des mers, si.
8. La langue française.
Max Gallo a le bon goût de rappeler l’ordonnance de Villers-Cotterêts (1539). Il n’ignorait donc pas que la France n’est pas née en 1789.
9. L’égalité des femmes.
Ne suffirait-il pas de rappeler, qu’aux yeux de Dieu, tous ses enfants sont égaux ?
10. L’universalisme
Tous ces éléments conduisent à penser que l’-universalisme -les valeurs humanistes et universelles- est un trait qui définit le Français.
Honnêtement cet universalisme sans Dieu ne me séduit pas.
Alain TEXIER
Origine.
Le Figaro. 30 octobre 2009 P.14